2è tour de la présidentielle en Côte d'Ivoire : les manoeuvres de Gbagbo pour tricher

Ce samedi 20 novembre 2010, le Cojep, à Yopougon, ne désemplit pas. Le siège de l'organisation de Charles Blé Goudé, directeur national de campagne de Laurent Gbagbo, est prise d'assaut par des centaines de personnes. Le motif: distribution gratuite de tee-shirts de campagne et surtout de billets de banque ! Oui, vous avez bien lu: distribution gratuite de billets de banque. De l'argent contre des voix pour Gbagbo. Presque tous les responsables du PDCI-RDA ont été soudoyés - Gbagbo a, en tout cas, tenté de le faire. Comme au premier tour, des milliards de francs CFA ont été distribués à travers le pays pour corrompre les rois, chefs de villages, leaders d'opinion et simples électeurs. L'achat de conscience concerne également les fonctionnaires internationaux en mission de paix en Côte d'Ivoire. C'est ainsi que plusieurs réunions se sont tenues à un domicile privé à Cocody Riviera au cours desquelles des centaines de millions de francs ont été distribués à des agents de l'Onuci et de l'Opération Licorne. En plus de l'achat de conscience, le candidat de la pseudo majorité présidentielle a beaucoup tiré sur la fibre tribale. La haine religieuse et ethnique a été abondamment activée contre les ressortissants du Nord. Des CD de montages d'images de la guerre ont été fabriqués en quantité industrielle et projetés partout à Abidjan et dans la moitié sud du pays, pour attribuer toutes sortes d'atrocités aux "Dioulas". Obligeant l'équipe de campagne du Dr Alassane Ouattara à produire des éléments vidéos pour démonter ces thèses ridicules. Au 1er tour, des quantités d'urnes remplies de bulletins votant Gbagbo ont été découverts dans des domiciles privés. Des bureaux de vote clandestins également ouverts dans ce sens. Des véhicules 4x4 de la même marque que ceux des casques bleus et parfaitement identiques à ces derniers ont été utilisés pour aller collecter les urnes dans des bureaux de vote et les envoyer vers des destinations inconnues. Aux environs de minuit, le centre de collecte d'Abobo a reçu la visite de Mme Gbagbo, venue distraire les opérateurs, le temps d'attribuer au moins 100 mille voix à son époux. Ailleurs encore, ce sont des gens qui ont été installés aux abords des bureaux de vote, avec des valises d'argent à distribuer aux électeurs qui voteront Gbagbo. Tout ça pour seulement 38% des voix. Il fallait le faire. Comme il sait qu'il va perdre ces élections, Gbagbo a multiplié les incidents pour faire reporter le second tour ou, tout au moins, enlever aux Ivoiriens toute envie de se rendre sur les lieux de vote dimanche 28 novembre. C'est ainsi que les miliciens de la Fesci ont attaqué à la machette le siège du Rassemblement des houphouétistes (RHDP), les imprimeurs des tee-shirts d'Alassane Ouattara à Adjamé, les jeunes du RHDP à Abobo Avocatier, les chefs traditionnels Ebriés à Abobo Baoulé, etc. La cerise sur le gâteau: Laurent Gbagbo décrète le couvre-feu sur le 1/3 du territoire qu'il contrôle, de 22H puis de 19H à 6H du matin, de samedi à mercredi... Pour pouvoir tricher et éliminer physiquement les empêcheurs de voler en rond. Peine perdue.