Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo seul contre tous
A la faveur de "La fête de la Liberté", une célébration instaurée par son parti, le Front populaire ivoirien, à Abengourou en 1999, l'ancien président Ivoirien Laurent Koudou Gbagbo disait, dans ce style folklorique qui lui est propre: "Lorsque tu es dans un village et que tout le monde dit que ce pagne est blanc, si toi, tu le vois en noir, il faut te poser des questions. Slobodan Milosevic a le monde entier contre lui. Où croit-il pouvoir aller?"
Le 31 octobre 2010, puis le dimanche 28 novembre 2010, plus de 80% d'Ivoiriens se sont rendus aux urnes pour choisir démocratiquement leur futur Président. Le choix s'est porté sur l'opposant Alassane Dramane Ouattara. Depuis, Laurent Gbagbo vit retranché au palais, refusant obstinément de libérer le plancher.
Les élections présidentielles ont été organisées par la Commission électorale indépendante (CEI) dirigée par l'ancien ministre des Affaires étrangères, Youssouf Bakayoko. Elles ont ensuite été certifiées par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Côte d'Ivoire, le sud-Coréen Choi Young-Jin. Toutes les missions d'observation (Union européenne, Fondation Jimmy Carter, National Democratic Institute, etc.) ont attesté que ces élections ont été démocratique, libres et transparentes. Les Nations unies, la Communauté économique des états de l'Afrique de l'ouest (Cedeao), l'Union africaine, l'Union européenne, Les USA, la France, l'Allemagne, le Japon, bref, tous les pays du monde reconnaissent la victoire du Dr Alassane Ouattara et la défaite du président sortant Laurent Gbagbo. Même ses amis du Parti socialiste français lui demandent de reconnaître sa défaite. Mais l'homme refuse obstinément de le faire.
Pour défier la communauté nationale et internationale, Gbagbo s'est fait "proclamer" président par son ami Yao N'Dré, ci-devant président du Conseil constitutionnel, s'est fait investir président et a nommé un premier ministre, lequel a vite fait de composer une équipe de farfelus présentés à la télévision nationale dont ils ont le contrôle, comme ministres. L'armée et la police lui étant resté fidèles, il installe la pauvre Côte d'Ivoire dans une instabilité dont elle méritait de sortir. Le téléphone est sur écoute, les mercenaires libériens, angolais et autres sont prês à semer mort et désolation dans les rues, les médias d'état diffusent des appels à la haine à longueur de journée, les chaînes de télévision étrangères sont suspendues, le couvre-feu instauré depuis la veille du second tour de la présidentielle, etc. Laurent Gbagbo veut absolument être délogé par la force.