Mille morts à gauche, mille morts à droite, Gbagbo nage dans le sang...
On savait qu'il avait recruté des mercenaires depuis des années, qu'il entretenait des miliciens et qu'il s'apprêtait à les jeter dans la rue pour faire couler le sang des Ivoiriens, le jour où il serait obligé de quitter le pouvoir. On le savait et on a laissé faire. Gbagbo a encore tué. Ses mercenaires libériens et angolais sèment mort et désolation dans la population civile. Face aux civils aux mains nues, soldats de la garde républicaine, policiers, gendarmes, mercenaires et miliciens s'en sont donnés à coeur joie: rafales d'armes automatiques, grenades offensives, etc. Des dizaines de morts, des centaines de blessés et de disparus depuis le jeudi 16 décembre 2010, date de la marche pacifique organisée par le gouvernement légitime pour installer la nouvelle direction de la télévision d'état.
Les élections auxquelles ont participé plus de 80% d'Ivoiriens ont consacré la défaite de Laurent Gbagbo et la victoire du Dr Alassane Ouattara. Après avoir tout fait pour empêcher la proclamation des résultats, instauré un couvre-feu permanent, coupé les liaisons téléphoniques et les chaînes d'information internationales, et brouillé les radios et l'Internet, le triste Gbagbo a engagé le combat contre le peuple ivoirien et la communauté internationale. L'économie se meurt, Gbagbo n'en a cure. La nourriture commence à manquer sur les marchés, il s'en fout éperdument. Chaque nuit, à la faveur du couvre-feu, les escadrons de la mort assiègent les quartiers populaires pour enlever et exécuter les gens en toute impunité. Gbagbo tient l'armée, la police et la gendarmerie, ou, du moins, leurs chefs.
La Banque centrale lui a retiré le contrôle des finances publiques et le monde entier lui demande de rendre le tablier, l'homme s'en fiche comme de sa première paire de chaussettes. Il a nommé son gouvernement et fait semblant de regner. En tout cas, à la télévision nationale. Il en a besoin pour faire avaler des illusions à ses partisans. En réalité, Gbagbo prépare quelque chose de plus grave: le génocide de ses parents. Gbagbo sait très bien qu'il ne peut pas gagner d'élection, c'est pourquoi il a triché en 2000, et c'est pourquoi il refuse d'accepter le verdict des urnes. Mais il sait aussi que la terreur est l'arme des minorités. Avec des mercenaires qui n'hésitent pas à tirer dans la foule, en faisant courir toutes sortes de rumeurs sur le marquage des maisons des gens à abattre, etc., il fait crier de joie ses partisans qui se trouvent être les gens de son ethnie et celle de sa femme. Gbagbo sait aussi, plus que quiconque, que le jour où la population criera son ras-le-bol devant les balbutiements du président élu et de la communauté internationale face à la souffrance qu'elle endure, ce jour-là, elle fera tomber ce dictateur de pacotille les mains nues, elle désarmera ses chiens de guerre et se vengera sur ses partisans. On parlera alors de génocide. Gbagbo le sait, comme il sait qu'il n'a aucune chance de se maintenir au pouvoir. Mais il veut salir le régime démocratiquement élu. Il veut partir dans le sang comme il est venu. Un homme inutile qui aura vécu inutile. Comme un suppôt de Satan.