Côte d'Ivoire: le général Philippe Mangou a encore tué pour Gbagbo

Publié le par Dozowoulé

Au moins 5 morts et une vingtaine de blessés par balles. Tel est le bilan officiel dressé après la "bataille" qui a opposé, à Gagnoa, le vendredi 19 février 2010, les troupes d'élite du général de division Philippe Mangou, chef d'état-major des Forces des défense et de sécurité de la République de Côte d'Ivoire, aux populations qui voulaient manifester sur la voie publique les mains nues, contre le report perpétuel des élections présidentielles.

Le général "trois étoiles" limogé puis réintégré pour ne pas soulever les soldats, a commencé par menacer les leaders de l'opposition, à qui il reproche de ne pas être d'accord avec le "chef suprême des armées" sur le sixième report sans motif valable des élections depuis 2005, date de la fin du mandat catastrophique de Laurent Gbagbo. Bien sûr, la Constitution ivoirienne reconnaît au peuple le droit de ne pas être d'accord avec l'autorité sur la conduite des affaires d'état, et de le manifester. Mais puisqu'il ne mérite pas ses étoiles, le général qui ne sait pas gagner de bataille face à des soldats comme ceux qui occupent depuis 2002 les 2/3 du territoire national, préfère tirer sur les civils aux mains nues.


Qu'on ne s'y méprenne pas, les forces de l'ordre sont bien formées en Cote d'Ivoire. Tous savent que le maintient de l'ordre est d'abord affaire de policiers, avant d'être celle des gendarmes, lorsque les premiers sont débordés. Mais ici, les militaires sortent les armes lourdes dès que la population commence à manifester son mécontentement. Comme en mars 2004, où on a dénombré près de 300 morts dans les rues d'Abidjan. Mais, comme d'habitude, les Nations unies, la France et la communauté internationale ferment les yeux sur ces crimes.


La Côte d'Ivoire n'a pas de gouvernement depuis une semaine. Par la seule volonté du président Laurent Gbagbo qui a décidé, alors que la Commission électorale indépendante s'apprêtait à publier la liste électorale, de la dissoudre purement et simplement, et le gouvernement avec, comme ne le lui permet pas la Constitution à laquelle il s'est reféré. Depuis, il a fait évacuer sa famille en Angola, espérant se faire tuer sur le terrain pour devenir un mythe en pays Bété, sa tribu, où il passera pour un "woudy" qui a défié toute la Côte d'Ivoire, l'Afrique, la France et le monde entier pendant 10 ans... Mais Koudou Laurent Gbagbo ne sera point tué. Il sera arrêté comme le vulgaire malfrat qu'il est, et jugé pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre, assassinats politiques, vol, viols et détournement de deniers publics, entre autres.

 

Publié dans Politique

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