Cinquantenaire des états africains: une polémique inutile

Publié le par Dozowoulé

Depuis quelques années, la Guinée, d'abord, puis le Ghana, et maintenant d'autres pays africains, célèbrent les cinquante ans de leur indépendance, le cinquantenaire de leur accession à la souveraineté nationale et internationale. Le 14 juillet dernier, la polémique est montée d'un cran avec le refus de la Côte d'Ivoire d'envoyer ses soldats défiler sur les Champs Elysées. Il s'agit là, en fait, d'une fausse polémique créée par des intellectuels en mal de popularité, parce que le cinquantenaire dont il s'agit, est bien celui des états créés par le colon, et non pas celui du continent africain.


Pas besoin d'être historien pour savoir que l'Afrique est le berceau de l'humanité. Le continent a connu de grandes civilisations, que le colon s'est acharné, dans un passé si récent, à détruire ou à galvauder. La brillante civilisation égyptienne, les magestueux empires d'EThiopie, Songhaï, du Ghana, du Mali, les grands royaumes du Soudan, Zoulu, Ashanti, etc., ne datent pas de ce millénaire.


Ce qui s'est passé, entre l'Afrique et l'Europe entre dans le cours normal de l'histoire, c'est pourquoi il ne faut pas en faire un drame. A un moment donné de l'histoire de notre continent, des armées venues d'ailleurs, ont battu les notres et donc, ont imposé leur dictature, puisque, chez les animaux comme chez les hommes, "la loi du plus fort est toujors la meilleure". La victoire militaire a permis à l'Espagne, à la France, à l'Angleterre et à l'Allemagne de s'imposer à l'Afrique. Pour pouvoir asseoir leur pouvoir, ils ont effacé les traces de l'organisation locale, détruits les empires et créé à la place des états, en prenant soin de ne jamais garder la même configuration ethnosociologique. Des peuples aux passés, aux langues et aux cultures différents ont donc été contraints d'apprendre à se fréquenter, à vivre ensemble sous l'autorité de la race supérieure, celle du Blanc.


Sous le colon, les langues africaines sont devenues des dialectes, alors que les griots composaient des poèmes en Malinké, bien avant leur arrivée. Bien qu'ils aient trouvé des écrits arabes relatant la vie des grands souverains africains, les colons ont véhiculé le mythe d'une Afrique sauvage, à tel point que, jusqu'à ce jour, des européens regardent les africains comme des peuples primitifs, sans passé, et à la limite, des sous-hommes. Oubliant que si Napoléon a fait tirer au canon sur le nez du sphinx, c'était bien pour masquer ce passé glorieux des Noirs.


Il ne s'agit pas pour nous de souffler dans la trompe d'un certain panafricanisme, mais de voir les choses avec une certaine hauteur d'esprit. Après tout, l'Italie, l'Allemagne et même les arabes en ont fait voir de toutes les couleurs à la France. La première puissance du monde, à l'heure actuelle, les Etats-unis d'Amérique, ont bien été une colonie britanique. Le petit Japon a bien colonisé la grande Chine. Lorsque le Japon a colonisé la Corée, il a tenté d'effacer toute trace de civilisation, jusqu'à la langue, parce qu'il en avait besoin justement pour s'imposer. L'histoire de l'humanité est un concentré de ce genre d'histoires, et le monde ne s'en porte que mieux.


Jésus n'était pas Français, et le savoir-vivre comme la musique classique européenne prennent leur source en Irak et en Perse. La civilisation judéo-chrétienne qui domine le monde aujourd'hui, impose donc, tout à fait normalement, ses vues. Le droit, c'est le sien. La démocratie, c'est sa démocratie. La justice, c'est sa manière de voir la justice. Tout ce qui ne peut être vu sous cet angle est décrété barbare, rétrograde, dictatorial. Mais encore une fois, cela est tout à fait normal.


Le temps qui est le nôtre est celui-ci. NOus n'avons pas d'autre choix que de l'accepter. Le cinquantenaire des états africains et bien leur cinquantenaire, mais pas celui de l'histoire, des hommes, ni de la culture africaine. Soyons donc positifs et avançons ! La roue est en train de tourner.

Publié dans Politique

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